mardi 13 novembre 2012

Engagement politique et 'origines'

Ces quelques phrases sont extraites d'un article du site de l'Express, dont je donnerai le lien un peu plus bas :
Le député UMP du Nord Sébastien Huyghe s'est lui aussi "étonné" que [Monsieur A] ait fait "référence aux origines de [Monsieur B] pour expliquer certains positionnements politiques de ce dernier".
"Une telle réflexion n'est pas digne d'un responsable politique, elle est la négation même de ce qui fonde l'engagement politique, c'est-à-dire la défense de l'intérêt général et la promotion de valeurs. [Monsieur A] semble accréditer l'idée qu'il existerait un certain déterminisme qui priverait l'Homme et donc particulièrement l'homme politique d'une véritable liberté de réflexion et d'action puisqu'il serait prisonnier de 'ses origines'", ajoute M. Huyghe.
"Faut-il rappeler à
[Monsieur A] que c'est ce type de logiques qui ont dérapé par le passé en certaines idéologies éloignées de nos principes républicains", poursuit-il.
Comment ne pas être d'accord ?

C'est bien pour cela qu'il n'y a pas de raison d'être défavorable à la mise en place du droit de vote des étrangers. Il serait ridicule de penser que ces nouveaux électeurs seraient prisonniers de leurs origines et d'un prétendu vote communautaire.

N'est-ce pas, monsieur le député ?

Non ?

Ah, on me souffle que Sébastien Huyghe serait contre le droit de vote des étrangers.

Par contre, il soutient [Monsieur B] dans son duel contre [Monsieur A] pour la tête de l'UMP, comme le rappelle donc l'article cité ci-dessus.

mercredi 25 juillet 2012

Les difficultés du secteur automobile français

L'actualité française semble dominée par les difficultés du groupe PSA et le plan que le gouvernement doit annoncer pour "sauver" le secteur automobile français.

Sans même attendre de lire ce plan, on peut douter de son efficacité, au moins à court terme. Les données du système de contrôle technique au Royaume-Uni (dont les données, portant sur plus de 24 millions de contrôles, sont accessibles en ligne) permettent de très vite comprendre pourquoi :
  • Lexus, 75.3% de contrôles passés avec succès.
  • Toyota, 70.3%.
  • Honda, 69.2%.
  • Audi, 67.8%.
  • Mercedes, 67.3%.
  • Suzuki, 67.1%.
  • Kia, 65.8%.
  • Skoda, 65.5%.
  • BMW, 65.4%.
  • Wolkswagen, 62.9%.
  • Nissan, 61.0%.
  • Citroën, 56.8%.
  • Fiat, 56.0%.
  • Peugeot, 54.7%.
  • Alfa Romeo, 54.6%.
  • Renault, 50.1%.

À l'étranger, les marques françaises n'ont pas spécialement bonne réputation, (comme c'était le cas pour Fiat et Alfa Romeo quand j'étais en France). Quand on rajoute à cela des erreurs stratégiques (combien d'années de retard sur les véhicules hybrides?) et des problèmes de gamme, il ne faut pas s'étonner de la situation actuelle.

Tant que tous ces handicaps ne seront pas surmontés (et cela ne se fait pas d'un claquement de doigts), toute relance du marché profitera avant tout aux constructeurs étrangers.

jeudi 14 juin 2012

Le football irlandais a-t-il un avenir ?

(cet article est la version longue d'un billet posté sur le site d'Europe 1)

Quel avenir peut-on imaginer pour le football irlandais ? Il peut paraitre étrange de se poser la question après seulement un match de Championnat d'Europe, et alors que l'équipe peut encore (mathématiquement) se qualifier pour les quarts de finale. Il est pourtant largement temps d'y réfléchir.

Sauf miracle, le Championnat sera bientôt fini pour l'Irlande. Après avoir raté son entrée dans la compétition face à la Croatie (défaite 3-1), l'Irlande doit maintenant jouer contre l'Espagne puis l'Italie. Perdre un seul de ces matchs serait synonyme d'élimination, et il est fort probable que même un match nul et une victoire ne soient pas suffisant pour accrocher la deuxième place du groupe.

Il faudra alors se pencher sur les matchs de qualifications pour la Coupe du Monde 2014. L'Irlande est dans le groupe C, avec notamment l'Allemagne et la Suède. Quand on sait que seule la première place de chacun des neuf groupes est automatiquement qualificative, et que les huit meilleurs deuxièmes s'affronteront en barrages pour les quatre places restantes, l’optimisme n'est pas forcément de mise.

Se placer dans l'après-2014 n'est pas vraiment plus réjouissant, car il faudra faire sans Shay Given (actuellement 36 ans) et Damien Duff (33 ans), mais aussi probablement sans Robbie Keane (31 ans), Richard Dunne (32 ans) et John O'Shea (31 ans). Tous ces joueurs ont plus de 70 sélections en équipe nationale, et la relève se fait attendre.

Plusieurs facteurs fragilisent le football irlandais.

Il y a tout d'abord la concurrence des autres sports. Sur une ile de seulement quelques millions d'habitants (4.6 millions en République d'Irlande, 6.4 millions en comptant aussi l'Irlande du Nord), il sera toujours difficile de faire émerger suffisamment d'athlètes pour fournir plusieurs sports en joueurs de très haut niveau. La Nouvelle Zélande en est l'exemple parfait. A taille équivalente (4.4 millions d'habitants), le pays peut fournir un réservoir de talents aux All Blacks (en piochant aussi dans les iles voisines), mais derrière le rugby, les autres sports n'obtiennent que peu de résultats sur la scène internationale.

Le problème est qu'en Irlande, le sport numéro 1 est exclusivement irlandais. En effet, le premier sport au nombre de spectateurs est le football gaélique (34% du total tous sports confondus), devant un autre sport gaélique (le hurling, avec 23%), le football (16%) et le rugby (8%). Même si le football reste premier pour ce qui est des pratiquants, il manque clairement de visibilité.

Ce manque de visibilité est directement lié au niveau du championnat local. Alors que le rugby a su structurer ses provinces et garder les meilleurs joueurs en Irlande (avec succès, comme l'a encore prouvé Leinster en conservant son titre européen), le championnat irlandais de football est moribond, et tous les internationaux jouent à l'étranger (principalement en Angleterre).

En plus de six ans de vie à Dublin, je n'ai jamais rencontré quelqu'un qui suive le championnat national, mais vous croiserez tous les jours des personnes portant le maillot de Manchester United, de Liverpool ou encore du Celtic de Glasgow.

Le dernier joueur basé en Irlande lors de son appel en sélection est le gardien Brian Murphy en 2009, mais il n'avait pas joué. La dernière véritable sélection remonte donc à Joe Gamble et ses deux matchs amicaux en équipe d'Irlande en 2007. Avant lui, il faut remonter à Glen Crowe en 2002 pour retrouver un titulaire de l'équipe nationale jouant dans le championnat irlandais.

Les joueurs, même moyens, préfèrent donc traverser la mer en direction de l'Angleterre, quitte à se retrouver dans des clubs de seconde zone. Sur les 23 joueurs de la sélection pour l'Euro 2012, 18 sont en Angleterre, dans des clubs tels que Everton (7e de Premier League), Fulham (9e), Stoke City (14e) et Aston Villa (16e), mais aussi Hull City (8e de la deuxième division anglaise), Leicester City (9e de D2) ou Milwall (16e de D2).

Comment, dans ces conditions, faire émerger de nouveaux talents ?

Une première solution serait de créer un grand club à Dublin, et de le faire jouer dans le système anglais. La situation ne serait pas inédite. C'est le cas pour six clubs gallois (Swansea City, Cardiff City, Newport County, Wrexham, Colwyn Bay et Merthyr Town), et il y a régulièrement des rumeurs concernant les clubs de Glasgow (Celtic et Rangers), étant donné le niveau en baisse du championnat écossais. D'un point de vue sportif, le potentiel est là, puisque six des douze clubs de première division irlandaise sont à Dublin ou dans sa banlieue proche. A l'exception de 1997, 2005 et 2007, tous les championnats depuis 1995 ont d'ailleurs été remportés par l'un de ces clubs.

Une autre solution serait de regrouper les championnats irlandais, écossais et gallois pour créer une "ligue celte" comme cela a été fait pour le rugby. Les négociations seraient sans doute difficiles, mais pas nécessairement impossibles, tout le monde ayant à y gagner.

Dans tous les cas, il faut faire quelque chose si l'Irlande veut régulièrement se qualifier pour les compétitions internationales, et surtout pour avoir une chance de les gagner. A ma connaissance, aucune équipe n'a gagné le Championnat d'Europe ou la Coupe du Monde en n'ayant aucun joueur dans le championnat national, qu'il s'agisse de grandes équipes (France '98, Brésil '02) ou des victoires surprises comme la Grèce en 2004 (13 joueurs sur 23 évoluaient dans le championnat grec) ou le Danemark en 1992 (13 joueurs sur 20 dans le championnat danois).

mercredi 13 juin 2012

Supporters irlandais

Non, ce billet ne va pas vous donner les moindres détails concernant le supporter irlandais arrêté après le premier match de l'Irlande pour sa conduite en état d'ivresse, ni vous faire partager les aventures de Eamon Keegan et sa passion (elle aussi alcoolisée) pour les seins nus de ses voisines croates dans les tribunes au cours de ce même match. Les tabloids s'en chargent déjà avec un plaisir non dissimulé.

En attendant un article plus fourni sur l'Irlande et le Championnat d'Europe de football, je voulais simplement partager avec vous quelques instantanés de l'ambiance à Dublin. Comme pour chaque évènement sportif, le soutien est visible. Il restera fort tant que l'Irlande sera en lice, peu importe les résultats.

Si vous utilisez Instagram, vous pouvez m'y suivre. Mon identifiant est dperrin, comme sur Twitter (plateforme sur laquelle je live-tweet assidument pendant la compétition, notamment pour les matchs de l'Irlande).


Harry Byrnes
Pub irlandais décoré aux couleurs de l'Irlande (Harry Byrne's à Clontarf, Dublin)


Pâtisserie pro-irlandaise
Gâteaux tricolores dans un supermarché de Dublin


Gourmandise
Je n'ai pas pu résister, et je ne le regrette pas


Voiture décorée
Les drapeaux flottent aussi sur les voitures

vendredi 1 juin 2012

Le vrai problème du salaire minimum

Ce matin Samuel Laurent, journaliste au Monde.fr, a partagé sur Twitter un tableau de données sur l'évolution du salaire minimum et des prix (SMIC horaire brut 1990-2012 et inflation 1990-2010).

Ce tableau a rapidement attiré beaucoup de réponses. Pour mieux comparer l'évolution des deux chiffres, j'ai proposé de prendre 1990 en base 100 pour les deux, et cette information a depuis été ajoutée dans le tableau initial.

La conversation se poursuit en ce moment, et il y a toujours de nombreuses suggestions, comme par exemple prendre en compte le temps de travail payé effectif (la période couvrant notamment le passage de 39 à 35 heures et diverses réformes de heures supplémentaires) ou d'indiquer l'évolution des prix pour les dépenses contraintes (loyer, énergie, alimentation).

Toutes ses suggestions sont intéressantes, et je vous conseille de garder un oeil sur ce tableau, car il promet de devenir de plus en plus informatif.

Le contexte derrière ce tableau est bien entendu les discussions actuelles autour de l'augmentation future du salaire minimum suite à l'élection de François Hollande. C'est un sujet sensible, car le pouvoir d'achat est une préoccupation majeure des Français.

Pourtant, le vrai problème est ailleurs.
Plus que le montant, la principale source de préoccupation devrait être la proportion de personnes devant se contenter de ce salaire minimum.

Comme je le fais souvent sur ce blog, regardons ce qu'il se passe ici, en Irlande.

Le salaire minimum est à peu près équivalent. En 2007, il était de 1403 euros en Irlande, contre 1258 en France, mais en prenant en compte la différence de niveau de vie, la valeur ajustée était quasiment la même (1150 en France, 1141 en Irlande). Pour plus de détails sur ces données Eurostat, vous pouvez regarder ce PDF. A titre informatif, la valeur brute est désormais 1462 euros en Irlande et 1398 en France. Je n'ai pas les valeurs ajustées, mais avec la différence d'inflation liée à la crise, je suppose qu'elles sont restées très proches.

La plus grande différence est qu'en Irlande (chiffres 2007 toujours), seulement 3% des employés doivent se contenter de ce salaire minimum. Si on prend en compte les 2.2% qui sont en dessous, on a donc près de 95% de la population au travail qui gagne plus que le salaire minimum. En France, la même année, 16.8% des employés sont au SMIC.

La situation n'est pourtant pas irréversible. En 1999, 21% des travailleurs irlandais touchaient le salaire minimum.

La vraie question pour le nouveau gouvernement ne devrait donc pas être de savoir de combien augmenter le salaire minimum (puisque nous savons tous que la hausse sera faible par rapport aux difficultés réelles des personnes concernées), mais plutôt de mettre en place une politique économique qui mette fin à cette pyramide des salaires tassée vers le bas.

mercredi 30 mai 2012

En route vers l'Euro 2012 !

Fin prêt pour le Championnat d'Europe de football :

Si vous me suivez depuis suffisamment longtemps (sur Twitter ou sur mon autre blog), vous savez que j'aime le sport, aussi bien en tant que pratiquant (rappelez-vous par exemple Project Biwa) qu'en tant que spectateur (regardez notamment les photos que j'ai postées ici ou ).

La saison de rugby touche à sa fin. C'est déjà le cas pour mon équipe (Leinster, encore une fois champion d'Europe, bravo à eux), et le décalage horaire va m'empêcher de suivre de près la tournée estivale du XV d'Irlande (trois matchs chez les All Blacks). Il ne me reste donc plus que la fin du Top14, en espérant que l'ASM aille au bout.

La saison de baseball suit son cours au Japon, mais entre le décalage horaire et les choix désespérants du nouveau coach de mon équipe (les Hanshin Tigers), il n'y a pas de quoi s'emballer pour le moment.

En attendant les Jeux Olympiques, l'autre évènement sportif à ne pas louper est donc le Championnat d'Europe de football. A J-9, je suis fin prêt !


Qui soutenir ?

Français habitant en Irlande, je suis confronté à un dilemme. Qui soutenir ? Le pays de ma famille et de mon enfance, dans lequel je ne vis plus depuis des années mais auquel je reste attaché (ce blog en étant par exemple la preuve), ou le pays dans lequel je suis installé, dans lequel mon premier enfant va naitre et dans lequel je me vois plus tard vieillir ?
Ce n'est pas simple...

J'y reviendrais peut-être d'ailleurs plus tard : on a un regard différent sur les polémiques récurrentes sur les drapeaux et autres sujets sensibles, quand on est soi-même immigré.

Bref, pour revenir au sport, il me faut choisir. Le hasard ayant bien fait les choses, les deux équipes ne sont déjà pas dans le même groupe.

Pour le rugby, il n'y aurait pas eu de doute. Je supporte l'Irlande depuis très longtemps (l'époque où leurs résultats étaient franchement mauvais), avant même de m'installer à Dublin. En partant de cette base, j'ai décidé de soutenir en priorité l'Irlande, tout en souhaitant bien sûr à la France de faire le meilleur parcours possible. La question du choix se posera peut-être les deux équipes s'affrontent. Vu le tirage, ce serait soit en quart de finale (ce qui est possible), soit en finale (ce qui est beaucoup moins probable).

Il faut aussi être honnête et admettre que l'Irlande a aussi un net avantage en ce qui concerne l'ambiance. Fermez les yeux, imaginez-vous dans un pub, une Guinness à la main, et écoutez la chanson officielle des supporters pour ce tournoi. Comment ne pas soutenir l'équipe après ça ?!



Ça ne va pas être facile :

Soutenir l'Irlande est une chose, mais l'équipe a-t-elle la moindre chance dans ce tournoi, ou est-ce que je me suis engagé dans une série de déceptions annoncées ? Un rapide coup d’oeil au groupe C a en effet de quoi faire peur.

Le premier adversaire de l'Irlande est la Croatie, qui est classée 8e au classement FIFA et 10e au classement Elo. Si on regarde le classement de l'Irlande (18e avec les deux méthodes), on comprend que l'équipe ne sera pas en position de force. Et pourtant, beaucoup semblent penser que ce sera le match le plus à leur portée.

Cela se comprend quand on sait que le match suivant est contre l'Espagne, championne du monde, championne d'Europe en titre, et première des deux classements internationaux. On a connu adversaire plus facile...

Si l'Irlande est encore en course pour la qualification au moment d'aborder son dernier match, il faudra obtenir un bon résultat contre l'Italie. Les italiens ne sont pas forcément au mieux de leur forme, par rapport à leurs standards habituels, mais ils restent 12e au classement FIFA, et 11e du classement Elo.

Il faudrait donc un exploit pour que l'Irlande arrache un des deux premières places du groupe et se qualifie pour les quarts. Est-ce possible ?


Les raisons d'y croire :

Pour se qualifier à l'Euro, l'Irlande a d'abord fini deuxième de son groupe derrière la Russie. Au cours des qualifications, l'Irlande n'a perdu qu'un seul match (3-2 à domicile contre la Russie, en octobre 2010), pour six victoires et trois nuls. A titre informatif, le même parcours (6-3-1) a permis à la France de remporter son groupe de qualification.

Il a ensuite fallu battre l'Estonie en match de barrages. Tout s'est joué à l'aller, avec une victoire 4-0 à l'extérieur. Le match retour à Dublin était alors presque une formalité, et s'est fini sur un nul, 1-1.

A partir du moment où l'Irlande est qualifiée, elle n'a plus rien à perdre, et jouera sa chance à fond. C'est une caractéristique du parcours irlandais à travers les compétitions. La qualification est rare (seulement trois Coupes du Monde et un seul Championnat d'Europe avant celui-ci), mais à chaque fois que l'Irlande peut participer, elle fait beaucoup mieux que son classement pourrait le laisser penser.

En 1988, pour sa seule participation à un Championnat d'Europe, l'Irlande se classe troisième de son groupe, avec une victoire contre l'Angleterre (qui faisait partie des favoris du tournoi), un nul et une défaite.

En 1990, première participation à une Coupe du Monde. L'Irlande tient en échec l'Angleterre et les Pays-Bas (1-1 à chaque fois), et se qualifie avec trois matchs nuls. L'équipe élimine ensuite la Roumaine en huitième, avant de perdre 1-0 en quart contre l'Italie à Rome.

L'Irlande est à nouveau qualifiée pour la Coupe du Monde en 1994. Elle se retrouve dans le groupe E (avec l'Italie, le Mexique et la Norvège). Ce groupe reste dans l'histoire de la Coupe du Monde comme étant le seul groupe à finir avec toutes les équipes à égalité avec une victoire, un nul et une défaite. L'Irlande se qualifie en 2e position, notamment grâce à sa victoire 1-0 sur l'Italie. Le parcours s'arrêtera en huitième, avec une défaite 2-0 contre les Pays-Bas.

Huit ans plus tard, l'Irlande retrouve une compétition internationale avec la Coupe du Monde 2002. L'équipe tient en échec le Cameroun et l'Allemagne (1-1 à chaque fois), et bat l'Arabie Saoudite 3-0 pour se qualifier en deuxième place. En huitième, l'Irlande donnera toutes les peines à l'Espagne (1-1 après prolongations), mais cèdera finalement aux tirs au but.

Dix ans plus tard, l'Irlande est de retour. Peut-elle poursuivre sa série de bons résultats obtenus à chaque participation ?

Ses derniers résultats laissent espérer que oui.

Depuis sa défaite contre la Russie, en octobre 2010, l'Irlande n'a perdu qu'un seul match encore une fois 3-2 à domicile, cette fois-ci contre l'Uruguay. C'était en mars 2011.

Entre ces deux rencontres, l'Irlande a joué quatre matchs, pour trois victoires et un nul. Au passage, elle marque dix buts, et n'en encaisse qu'un seul. Depuis l'Uruguay, douze matchs. Sept victoires (dont une victoire 2-0 en Italie), cinq nuls. Seize buts marqués, quatre encaissés.

Ce n'est pas un parcours de futur champion (sauf grosse surprise), mais ce n'est pas non plus le parcours d'une équipe éliminée au premier tour.

Allez l'Irlande !

vendredi 25 mai 2012

Un regard nouveau va entrer à l'Assemblée

Est-il normal que les Français qui ont fait le choix de vivre à l'étranger soit représentés à l'Assemblée Nationale ? La question s'est posée au moment du débat sur la réforme de la constitution française de juillet 2008.

Quatre ans plus tard, nous sommes en pleine campagne électorale, et les Français de l'étranger sont sur le point d'élire onze nouveaux députés. Habitant Dublin, je suis un électeur de la troisième circonscription des Français établis hors de France qui recouvre toute l'Europe du Nord, de l'Irlande et l'Islande à l'ouest jusqu'aux pays baltes et la Finlande à l'est.

Vus les candidats en lice dans ma circonscription, je pense que le parcours de beaucoup d'entre eux justifie a posteriori, et à lui seul, la création de ces onze circonscriptions. Je ne parle pas des programmes eux-mêmes (il y a de tout, du bon et du moins bon, comme à l'échelle nationale), mais bien des individus et de leurs expériences.

Un des principaux reproches que je fais à la politique en général, et aux débats français en particulier, est de ne regarder que vers l'intérieur, et de ne s'ouvrir que trop rarement et de façon trop superficielle. C'est notamment le cas avec la mode des "modèles" successifs (suédois, irlandais, allemand) qui ne sont jamais étudiés en profondeur.

Quiconque a beaucoup voyagé ou, encore mieux, vécu à l'étranger sait pourtant que l'expérience est très enrichissante, qu'ouverture sur l'autre ne veut pas dire négation de soi, et qu'au contraire la pluralité des épreuves et des pratiques permet de progresser.

Il est donc réjouissant de se dire qu'un parcours personnel un peu à part du député "de base" va probablement faire son entrée au Palais Bourbon.

Au choix, nous avons par exemple un normalien agrégé de philosophie travaillant à Londres pour la Banque Européenne de Reconstruction (Gaspard Koenig), une franco-canadienne ayant l'expérience du Parlement britannique auprès d’un député travailliste (Axelle Lemaire), une chef d'entreprise passée par le monde de la recherche (Emmanuelle Savarit), mais aussi vingt ans d'expérience de vie à l'étranger, au Japon puis au Royaume-Uni (Yannick Naud) ou encore une personne qui s'est montrée prête à se battre pour le pays, aussi bien en termes d'obtention de sa naturalisation que d'engagement dans les forces armées (Will Mael Nyamat).

Peut-on nier que de telles expériences, outre les programmes que chaque candidat défend, ne peuvent qu'être bénéfiques au débat parlementaire ? Leur parcours respectif les rend nécessairement porteur d'un message différent, habituellement peu entendu.

Bonne chance à tous les candidats, et vive la démocratie ! :)