(Ceci est une copie d'un article précédemment posté ici, comme expliqué là).
Depuis quelques jours, je prépare un message devant faire suite à mon précédent texte (à lire ici). Dans cette optique, j'avais mis de coté quelques articles, représentatifs du niveau déplorable d'une part des médias ou donnant un aperçu du sentiment des étrangers ayant décidé de ne pas quitter le Japon.
Finalement, après plusieurs jours où le principal sentiment face à la couverture internationale des évènements au Japon était de la colère, je ressens principalement de la lassitude.
Si des personnes sont encore dupes face au sensationnalisme, je ne pense pas pouvoir faire beaucoup plus. Une petite remarque tout de même, en tentative de la dernière chance : si la situation était si grave, l'apocalypse si imminente, les journalistes n'auraient-ils pas eu moins d'empressement à délaisser le Japon pour aller couvrir la Libye ?
Ce long message ne verra donc probablement jamais le jour.
Par contre, j'ai tendance à ne pas trop apprécier quand on me prend pour un idiot, que ce soit directement, à un travers un message adressé à un groupe dont je fais partie ou à cause d'une décision censée me représenter.
Je n'apprécie pas, par exemple, que mon pays ait décidé de prendre une décision d'évacuation (on peut l'appeler comme on veut, cela ne change rien) qui va à l'opposé des avis des experts (français et internationaux). Soit ces experts sont bons, et on suit leur recommandation. Soit ils sont mauvais, et on en change.
Je n'apprécie pas, non plus, que cette décision ait visiblement été prise pour des raisons de politique intérieure. En bref, il n'y a pas de raison d'évacuer, mais puisque les médias en font trop, il faut donner l'impression d'agir. Le soupçon d'une gestion à la Tchernobyl, en pleine semaine électorale, vous n'y pensez pas ! Et tant pis si cette sur-réaction entraîne automatiquement une surenchère des médias.
Je n'apprécie pas, enfin, qu'on élude les questions sur cette décision. Les médias ne sont visiblement guère intéressés par le manque de crédibilité de cette décision, ou même par les impacts qu'elle aura. Les autorités, de leur coté, ne semblent pas pressées de s'expliquer. Je ne parle pas ici de l'ambassade (qui a certainement géré la situation au mieux de ses moyens et qui n'est probablement pas à la source d'une décision si lourde), mais du gouvernement.
Un bon nombre de français du Japon en colère s'expriment sur Internet. Il serait bon que cela ne reste pas sans réponse. Il est également possible d'écrire au Président de la République. Vous aurez peut-être plus de chance que moi. En réponse aux questions que je soulève sur les raisons de l'évacuation, on m'assure "qu'il a été pris connaissance de mes réflexions". Me voilà bien avancé.
Bien sûr, un journaliste aurait plus de chance d'obtenir une réponse, mais j'attends toujours que la question soit posée.
Les parlementaires du groupe d'amitié France-Japon pourraient aussi prendre de la distance face à la gestion officielle de la crise. Il ne faut négliger l'impact potentiel des jours qui viennent de s'écouler. Entre les conseils aux départs, la polémique avec les autorités japonaises autour de l'envoi de secouristes à Sendai et le projet avorté d'une visite du Président au Japon censée montrer notre solidarité (nous ne sommes plus solidaires, finalement?), beaucoup de signaux négatifs sont envoyés aux japonais ces derniers temps.
Pour finir, je me permets de vous rappeler que vous pouvez aider le Japon en faisant un don à la Croix Rouge (par exemple ici pour les lecteurs basés en France) ou à une autre organisation qui aura votre confiance. Si vos moyens ne vous permettent pas de faire un don, il existe d'autres initiatives. Vous pouvez par exemple aller regarder les vidéos mises en ligne sur partners4japan. Grâce à un partenariat entre YouTube Japan et ces créateurs vivant au Japon, tous les revenus publicitaires liés à ces vidéos seront reversés à la Croix Rouge japonaise.
Depuis quelques jours, je prépare un message devant faire suite à mon précédent texte (à lire ici). Dans cette optique, j'avais mis de coté quelques articles, représentatifs du niveau déplorable d'une part des médias ou donnant un aperçu du sentiment des étrangers ayant décidé de ne pas quitter le Japon.
Finalement, après plusieurs jours où le principal sentiment face à la couverture internationale des évènements au Japon était de la colère, je ressens principalement de la lassitude.
Si des personnes sont encore dupes face au sensationnalisme, je ne pense pas pouvoir faire beaucoup plus. Une petite remarque tout de même, en tentative de la dernière chance : si la situation était si grave, l'apocalypse si imminente, les journalistes n'auraient-ils pas eu moins d'empressement à délaisser le Japon pour aller couvrir la Libye ?
Ce long message ne verra donc probablement jamais le jour.
Par contre, j'ai tendance à ne pas trop apprécier quand on me prend pour un idiot, que ce soit directement, à un travers un message adressé à un groupe dont je fais partie ou à cause d'une décision censée me représenter.
Je n'apprécie pas, par exemple, que mon pays ait décidé de prendre une décision d'évacuation (on peut l'appeler comme on veut, cela ne change rien) qui va à l'opposé des avis des experts (français et internationaux). Soit ces experts sont bons, et on suit leur recommandation. Soit ils sont mauvais, et on en change.
Je n'apprécie pas, non plus, que cette décision ait visiblement été prise pour des raisons de politique intérieure. En bref, il n'y a pas de raison d'évacuer, mais puisque les médias en font trop, il faut donner l'impression d'agir. Le soupçon d'une gestion à la Tchernobyl, en pleine semaine électorale, vous n'y pensez pas ! Et tant pis si cette sur-réaction entraîne automatiquement une surenchère des médias.
Je n'apprécie pas, enfin, qu'on élude les questions sur cette décision. Les médias ne sont visiblement guère intéressés par le manque de crédibilité de cette décision, ou même par les impacts qu'elle aura. Les autorités, de leur coté, ne semblent pas pressées de s'expliquer. Je ne parle pas ici de l'ambassade (qui a certainement géré la situation au mieux de ses moyens et qui n'est probablement pas à la source d'une décision si lourde), mais du gouvernement.
Un bon nombre de français du Japon en colère s'expriment sur Internet. Il serait bon que cela ne reste pas sans réponse. Il est également possible d'écrire au Président de la République. Vous aurez peut-être plus de chance que moi. En réponse aux questions que je soulève sur les raisons de l'évacuation, on m'assure "qu'il a été pris connaissance de mes réflexions". Me voilà bien avancé.
Bien sûr, un journaliste aurait plus de chance d'obtenir une réponse, mais j'attends toujours que la question soit posée.
Les parlementaires du groupe d'amitié France-Japon pourraient aussi prendre de la distance face à la gestion officielle de la crise. Il ne faut négliger l'impact potentiel des jours qui viennent de s'écouler. Entre les conseils aux départs, la polémique avec les autorités japonaises autour de l'envoi de secouristes à Sendai et le projet avorté d'une visite du Président au Japon censée montrer notre solidarité (nous ne sommes plus solidaires, finalement?), beaucoup de signaux négatifs sont envoyés aux japonais ces derniers temps.
Pour finir, je me permets de vous rappeler que vous pouvez aider le Japon en faisant un don à la Croix Rouge (par exemple ici pour les lecteurs basés en France) ou à une autre organisation qui aura votre confiance. Si vos moyens ne vous permettent pas de faire un don, il existe d'autres initiatives. Vous pouvez par exemple aller regarder les vidéos mises en ligne sur partners4japan. Grâce à un partenariat entre YouTube Japan et ces créateurs vivant au Japon, tous les revenus publicitaires liés à ces vidéos seront reversés à la Croix Rouge japonaise.
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